Archipels

Le premier chapitre du voyage de Mô, illustré en broderie.
Premier volume d’un livre d’artiste en cinq parties intitulé Archipels.
Broderie sur papier coton, 22 pages 20 x 20 cm, février-août 2018

Après des jours d’inconnu, Mô arrive par l’ouest sur une langue de terre aride appelée  Kanniyākumari pen (« la femme d’ocre ») dans une des plus anciennes langues du Monde.
Le sol est recouvert de sable, jaune par endroits, plus loin rose foncé ou bien rouge  brique, tel un tapis de minuscules débris de terre cuite. Le sol est recouvert de sable chaud et fumant, de bauxite et de granit, de monticules rocheux.
On raconte qu’une femme, fatiguée et perdue, s’est allongée au milieu de cette île il y a  bien des années.
Dormant d’un sommeil profond, son corps entier a pris racine, donnant naissance à l’unique arbre ayant jamais poussé sur cette parcelle désertique, cette terre stérile, devenue pour un instant fertile.
C’est un arbre éternel, renfermant un feu sacré et perpétuel, auprès duquel chacun peut venir retrouver ses racines.

Extrait du texte Archipels, Manuela Ferry